La Ville de Grenoble s’appuie depuis plus de dix ans sur une équation à 3 termes : nous changeons les usages, en incluant la transformation du vivant et du système, nous faisons de l’efficacité énergétique et nous investissons massivement dans les énergies renouvelables.
Depuis 2014, la Ville de Grenoble a amorcé une transition très nette vers une logique de sobriété énergétique. Nous avons réduit de 40 % la consommation de nos 173 équipements et autres biens municipaux et 70 % des émissions de GES, d’un tiers sur les consommations de carburant depuis 2014, de la moitié d’éclairage urbain depuis 2015. Chaque rénovation thermique vise à diviser par 2 la facture énergétique, qu’elle concerne les écoles de la ville ou les logements publics et privés. Grenoble est depuis 3 ans capitale française du vélo, les cours d'apprentissage du vélo pour adultes ont été multipliés par 6 en 6 ans, 200 voitures d'autopartage sont disponibles pour réduire, ici encore, par 2 la facture automobile des ménages. Tout cela permet aujourd’hui de limiter la facture pour les grenoblois-es, d’aller vers une indépendance énergétique neutre en carbone et de réduire l’exposition aux risques dans un monde incertain.
En plus de mesures d’efficacité énergétique, Grenoble Capitale Verte a lancé un programme pour décarborner, dénucléariser et relocaliser les intérêts stratégiques de ses réseaux publics. Le réseau de chauffage urbain est désormais alimenté à 80% par des énergies renouvelables (100% en 2033). L’électricité distribuée par notre outil local GEG sort progressivement du fossile et du fissile et vise 340GWh produits en ENR fin 2022 soit l’équivalent des besoins des ménages grenoblois. Les bus et les véhicules de la ville roulent grâce à un autre atout majeur dont on ne parle pas assez, le bioGNV, énergie locale et renouvelable, issue des boues d’épurations de la Métropole.
La transition énergétique n’est pas uniquement technique et elle n’est pas l’apanage des ingénieurs car elle est éminemment politique ! A Grenoble, nous avons décidé de « choisir » nos postes de dépenses énergétiques en sécurisant l’accès au soin, au sport et à la culture notamment. Nous assumons le fait de maintenir les foires, certains événements sportifs ou encore le marché de Noël car ce sont des événements qui nous rassemblent, créent du « commun » et sont accessibles à tous les publics, y compris les personnes les plus précaires qui dépensent le moins d’énergie.
Notre politique d’efficacité énergétique n’a pas uniquement pour objectif de faire des économies, mais aussi de garantir l’accès de tou.te.s, et notamment des personnes les plus précaires aux services publics de proximité. Il est fondamental de revenir à l’essentiel et de protéger ce qui compte dans une société locale.
Une politique publique de décarbonation qui ne prend pas en compte l’exposition des foyers au problème de paiement des factures énergétiques peut accroître le risque du surendettement. C’est un cercle vicieux : la précarité énergétique peut s’additionner à la précarité économique et l’isolement. Protéger l’accès à l’énergie locale et indépendante c’est aussi protéger les personnes les plus vulnérables : enfants, personnes âgées, personnes précaires. Nos politiques publiques doivent à la fois cibler les comportements mais également les pratiques de consommation des plus riches : il s’agit d’un enjeu de justice sociale pour ne pas susciter des formes de rejet de la part des autres parties de la population.
Grenoble Capitale Verte souhaite tracer la voie d’une alternative concrète et pertinente à la crise énergétique et à l’urgence climatique que nous subissons. Utilisons cette crise sans précédent pour dessiner un modèle d’avenir, construit et expérimenté, autour d’une production d’énergie locale, territorialisée, citoyenne adaptée aux besoins des populations et opérée par des opérateurs publics.